26 septembre 2010

A la belle étoile.

   C'était un rêve. Elle s'était brusquement arrêtée de danser, je pensais qu'elle voulait se resservir un verre, mais non, elle a sorti son paquet de Craven A de sa poche. "Viens, on va fumer !" Dit-elle à Mathieu. "Je viens avec vous !" criai-je. Je courus dans la salle de bains, j'attrapai mon jeans, et je sortis en trombe de la maison en suivant Mathieu qui trainait un matelas deux places. On courait presque, pieds nus sur les graviers; lorsqu'on arriva sur la route, Mathieu balança le matelas par terre et se jeta dessus. Marion et moi le suivîmes. Une fois allongée, je mis mon jeans à la va-vite, Mathieu me passa une cigarette et, les yeux au ciel, on admira la belle fumée de nicotine. Un fou rire : imagine on se met de la cendre dans les yeux, comme on aura l'air cons !
   Le tignasse rousse de Mathieu était encore plus éclatante sous la lumière des lampadaires, ses bouclettes me chatouillaient le visage. Clémence, excédée par tout le bordel qu'on foutait dans la rue, arriva le mains sur les hanches, le regard sévère et commença son serment par : "alors, vous voyez, là c'est la maison de mes grands parents, ici à droite, c'est mon grand oncle qui y habite, et là a gauche c'est là où je travaille !". Comme on a ri avec Marion ! On aurait dit une fonctionnaire qui raconte sa vie. Et puis, Clem s'est allongée avec nous, et a commencé à rire, aussi. Moi, je n'en pouvais plus et, en me relevant, de la cendre m'est tombée dans l'oeil. J'avais l'air conne, moi...
   C'était le paradis, jusqu'à ce que Mathieu, bourré, se relève en courant dans tous les sens comme un aliéné. Ce n'était pas un rêve.